Quand peut-on (et doit-on) arrêter les séances de kinésithérapie ?

La kinésithérapie joue un rôle essentiel dans le processus de guérison et de rééducation après une blessure ou une maladie. Mais une fois les séances bien entamées, il est légitime de se demander combien de temps elles vont encore durer. Peut-on arrêter dès que l’on se sent mieux ou faut-il attendre le feu vert du kinésithérapeute ?

I) Faire confiance à son kinésithérapeute pour déterminer la fin de la prise en charge

Votre kiné est le mieux placé pour évaluer vos progrès et déterminer quand les objectifs fixés ensemble en début de traitement sont atteints. D’où l’importance d’avoir défini des objectifs précis et réalistes, comme par exemple retrouver une amplitude articulaire suffisante après une opération de la hanche ou réussir à marcher 30 minutes sans douleur en cas de lombalgie.

La durée d’une prise en charge peut fortement varier en fonction de la pathologie : quelques semaines suffisent souvent pour une entorse, alors qu’il faudra plusieurs mois de rééducation pour bien récupérer d’une prothèse de genou.

Dans tous les cas, un dialogue régulier avec votre kiné est essentiel pour faire le point sur votre satisfaction et vos progrès. En fin de traitement, il est fréquent que les séances s’espacent progressivement avant de s’arrêter définitivement.

Exemple : Marc, 50 ans, souffrait de douleurs lombaires chroniques l’empêchant de rester assis plus de 10 minutes. Après 3 mois de kiné à raison de 2 séances par semaine, combinant massages, étirements et renforcement musculaire, il peut à nouveau travailler normalement et pratiquer un sport régulier. Son kiné lui propose encore 1 séance par mois pendant 3 mois pour s’assurer que les douleurs ne reviennent pas.

Bon à savoir : Si malgré les séances vous avez toujours mal, parlez-en à votre kiné. Il pourra adapter ses techniques, chercher d’autres causes (posture, hygiène de vie…) et vous orienter si besoin vers d’autres spécialistes complémentaires (ergothérapeute, médecin de la douleur…).

II) Cas où le kinésithérapeute peut refuser de poursuivre les soins

Un kiné peut parfois décider d’interrompre une prise en charge, pour des raisons professionnelles (s’il estime ne pas avoir les compétences spécifiques nécessaires pour votre cas) ou personnelles (mésentente, perte de confiance…).

Un planning surchargé peut aussi le contraindre à refuser de nouveaux patients. Il a alors le devoir de vous réadresser vers un confrère pour assurer la continuité des soins.

En revanche, la loi interdit aux kinés de refuser des patients sur des critères discriminatoires (âge, poids, origine…). Deux exceptions : les situations d’urgence vitale et les « devoirs d’humanité » imposent au kiné de porter assistance à toute personne en détresse.

A noter : Même lorsqu’un kiné ne peut plus vous suivre, il se doit de conserver une attitude professionnelle et bienveillante, en vertu de son « devoir d’humanité ». Il doit prendre le temps d’expliquer sa décision et de s’assurer que vous pourrez bien poursuivre vos soins auprès d’un autre praticien.

III) Le rôle actif du patient dans sa rééducation

Pour optimiser les effets de la kiné, votre implication est primordiale. Effectuer consciencieusement chez vous les exercices et postures prescrits accélérera vos progrès. Soyez régulier et patient, les résultats sont rarement spectaculaires du jour au lendemain !

Si vraiment vous doutez de l’efficacité des séances au bout de plusieurs mois, vous pouvez demander un second avis à un autre kiné ou à votre médecin traitant. Mais attention : la persistance de douleurs ne signifie pas forcément que la rééducation est inefficace ! Votre kiné adaptera le traitement.

Exemple : Marie, 30 ans, a subi une lourde opération des ligaments croisés du genou. Après 1 an de rééducation intensive en kiné, elle ne ressent plus de douleur au quotidien mais toujours une gêne en fin de journée et lors de ses entraînements de basket. Un peu découragée, elle songe à tout arrêter. Son chirurgien la rassure : ce sont des symptômes normaux vu la gravité initiale de sa blessure. Il lui conseille de poursuivre encore la kiné quelques mois pour consolider ses acquis et de compléter par des séances de renforcement musculaire avec un coach.

Conclusion

L’arrêt des séances de kinésithérapie se décide le plus souvent en concertation avec votre kiné, quand vous avez atteint les objectifs fixés ou que les progrès plafonnent. Une communication ouverte et une relation de confiance permettent de trouver le bon moment. Même si la guérison n’est pas toujours complète, valorisez le chemin parcouru et les progrès réalisés grâce à la kiné !

Et n’oubliez pas : si vous adoptez définitivement les bons gestes appris avec votre kiné, vous limiterez les risques de récidive sur le long terme. La prévention, c’est bon pour la santé !

L’essentiel à retenir :

  • La durée d’une prise en charge en kinésithérapie est variable selon les pathologies. C’est votre kiné qui est le mieux placé pour déterminer quand vous pouvez arrêter les séances, en fonction de vos progrès et de l’atteinte des objectifs fixés ensemble.
  • Dans certains cas (manque de compétences spécifiques, mésentente…), un kiné peut être amené à interrompre votre traitement, à condition de vous réadresser vers un confrère. Il n’a toutefois pas le droit de refuser des patients sur des critères discriminatoires.
  • Votre implication est essentielle au succès de votre rééducation : soyez assidu aux séances, faites vos exercices à la maison et adoptez les bons gestes enseignés par votre kiné. La persistance de douleurs ne signifie pas forcément que la kiné est inefficace, parlez-en avec votre praticien qui adaptera le traitement.

Auteur de l’article : Roslyn